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Alors que les constructeurs canadiens s’inquiètent de ne pas atteindre l’objectif fixé par le gouvernement fédéral de ne vendre que des véhicules zéro émission d’ici 2035, ils doivent également vivre avec la menace que représente l’exportation au Canada par la Chine de véhicules électriques bon marché et qui pourrait tout compromettre, affirme David Adams, président-directeur général de Global Automakers of Canada. David Adams a déclaré à Affaires automobiles que la menace d’expédition de voitures par la Chine au Canada est légitime et pourrait avoir des répercussions négatives sur les 46 milliards de dollars d’investissements directs étrangers au Canada pour la fabrication de véhicules électriques et de batteries.
« Tout cela pourrait ne servir à rien si ces véhicules (en provenance de Chine) qui sont fortement subventionnés sont autorisés sur le marché », a déclaré M. Adams. « En réalité, il faudra encore quelques années avant que nous produisions des véhicules électriques au Canada, et encore plus longtemps pour atteindre l’échelle nécessaire qui nous permettra de vraiment réduire les coûts. »
Plus tôt cette semaine, le gouvernement canadien a annoncé qu’il lancerait un processus de consultation de 30 jours pour recueillir des avis sur d’éventuelles réponses politiques : un tarif sur les véhicules électriques exportés par la Chine, d’éventuelles mesures supplémentaires comme des ajustements au programme fédéral de rabais pour les véhicules zéro émission (iZVÉ) et des restrictions d’investissement.
Le gouvernement canadien examinera également les perspectives des politiques qui favorisent la surcapacité de la Chine et la hausse des exportations de véhicules électriques, notamment les normes du travail et environnementales, ainsi que les pratiques déloyales et non commerciales. Les États-Unis et l’Union européenne ont déjà annoncé un renforcement des protections commerciales sur les véhicules électriques chinois.
« Les travailleurs canadiens et le secteur de l’automobile sont confrontés à une politique de surcapacité délibérée, dirigée par l’État, qui compromet la capacité du secteur canadien des véhicules électriques à être concurrentielle sur les marchés nationaux et internationaux », a déclaré Chrystia Freeland, vice-première ministre et ministre des Finances du Canada.
« Cette consultation examinera les mesures que nous pouvons prendre pour protéger nos travailleurs, uniformiser les règles du jeu et empêcher les transbordements ou l’offre excédentaire résultant des pratiques anticoncurrentielles de la Chine. »
M. Adams a déclaré qu’il avait entendu dire que le gouvernement canadien pourrait agir rapidement une fois le processus de consultation terminé. Il a ajouté qu’un pourcentage croissant de véhicules électriques fabriqués en Chine inondent les marchés mondiaux.
« Notre position en matière de politique commerciale des 19 dernières années où j’y ai œuvré réside dans le fait qu’elle doit être juste et ouverte. Je pense que ce que nous attendons du gouvernement dans le cadre de ce processus, c’est que la norme soit maintenue en ce qui touche le mécanisme qu’il finira par mettre en place », a déclaré M. Adams. Il a déclaré qu’il existe un décalage entre notre politique environnementale et notre politique industrielle.
« Le gouvernement veut que tout le monde conduise un véhicule électrique, mais, pour l’instant, ces véhicules, pour la plupart, viennent de l’extérieur de l’Amérique du Nord », a déclaré M. Adams. « Il nous faudra donc un certain temps pour mettre en place et faire fonctionner nos usines de batteries et nos usines d’assemblage de véhicules électriques. Certains disent : “Je me fiche de l’endroit où mon véhicule électrique est fabriqué. Je veux juste pouvoir m’en offrir un.” Il s’agit d’une logique de court terme si nous souhaitons bâtir et conserver l’industrie de l’automobile au Canada et tirer le meilleur parti des 48 milliards de dollars d’investissements directs étrangers pour employer des Canadiens pendant des décennies à venir.
Cependant, du point de vue du consommateur, l’accessibilité est un enjeu de taille. » Flavio Volpe, président de l’Association des fabricants de pièces d’automobiles, a pris la parole lors de l’événement où Mme Freeland s’exprimait et a ensuite publié sur LinkedIn l’importance des dommages potentiels pour l’industrie de l’automobile canadienne si la Chine commence à exporter des véhicules et des pièces au Canada. Il a déclaré que les 46 milliards de dollars d’investissements directs étrangers ont besoin de temps pour porter leurs fruits.
« Se précipiter pour accueillir un flot de voitures bon marché et propres provenant des pires pollueurs de la planète et des employeurs les moins bien payés n’est pas une stratégie climatique cohérente », a déclaré M. Volpe. Lors d’un récent forum 360.agency, à Toronto, l’éditeur canadien d’Affaires automobiles, Niel Hiscox, a déclaré que le potentiel de la Chine à envoyer des véhicules en Amérique du Nord « est très réel et pourrait arriver très rapidement. Clarify Group, notre branche de recherche et de consultation, reçoit déjà des demandes de la part des constructeurs chinois qui cherchent à entrer sur le marché. »
Il a déclaré que les véhicules exportés par la Chine ont déjà généré des répercussions négatives significatives sur l’Europe et l’Amérique du Sud. « L’Amérique du Nord est à peu près le seul endroit au monde qui ne ressent pas encore l’impact des véhicules chinois », a déclaré Niel Hiscox.
« De nombreux économistes ont déclaré que si l’impact initial actuel en Europe se prolongeait, certains constructeurs européens et nord-américains traditionnels pourraient avoir du mal à survivre. » M. Hiscox a déclaré que les constructeurs d’automobiles chinois auraient la capacité de produire environ 50 millions de voitures par an, dont environ 60 % sont consommés localement. « Ce sont des chiffres faramineux, ce qui signifie que des millions de voitures sont disponibles pour les marchés d’exportation parce qu’elles ont déjà été construites », a déclaré Niel Hiscox. « En réalité, la Chine a la capacité d’approvisionner presque tous les marchés de la planète. Cela nous donne une idée de l’importance du problème. D’après l’expérience de l’Europe et d’ailleurs, les véhicules qui arriveront sont de bons véhicules que les consommateurs adopteront. »
Il a également noté que la Chine construit des usines de fabrication d’automobiles au Mexique à un rythme accéléré, ce qui signifie que ces véhicules seront protégés des tarifs douaniers en raison de l’accord commercial entre les États-Unis, le Mexique et le Canada.
L'article La menace d’exportation de véhicules électriques par la Chine vers le Canada inquiète le gouvernement fédéral et l’industrie de l’automobile a été publié initialement sur Affaires automobiles.
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