Sondage de KPMG : les Canadiens sont prêts pour le virage vert, mais…

Les Canadiens ont de bonnes intentions en ce qui concerne le virage électrique et, en majorité, ils préféreraient changer leur véhicule à essence pour un véhicule vert (VÉ). Mais, ce n’est pas si simple et plusieurs contraintes se dressent sur la route…

Selon un sondage de KPMG, un cabinet d’audit, de fiscalité et de services-conseils, six Canadiens sur dix ont l’intention de se procurer un VÉ d’ici cinq ans. Toutefois, la plupart d’entre eux se résigneront, faute de disponibilité, du coût de financement plus élevé, des délais de livraison et des préoccupations quant à l’autonomie de la batterie et à la fiabilité de l’infrastructure de recharge.

« Les véhicules électriques n’ont pas perdu de leur attrait, mais les faibles stocks et les longues listes d’attente des deux dernières années ont refroidi les consommateurs. De plus, le sondage indique que la récession et les taux de financement nettement plus élevés ont fait naître un certain pragmatisme : le consommateur opte pour ce qui est disponible plutôt que d’attendre le véhicule “qui changera sa vie » », a mentionné à ce sujet Damiano Peluso, associé et leader national, Automobile, KPMG au Canada.

« L’apparition de nouveaux modèles de véhicules électriques sur le marché au cours des deux prochaines années devrait stimuler les ventes. Toutefois, celles-ci dépendront du prix des véhicules et de la mesure dans laquelle les préoccupations persistantes quant à l’autonomie et l’infrastructure de recharge seront résolues », a poursuivi M. Peluso.

Toujours selon ce sondage, 61 % des Canadiens prévoient acheter un nouveau véhicule au cours des 5 prochaines années. Parmi eux, 42 % le feront d’ici 2025 et plus des deux tiers (67 %) ne souhaitent pas dépenser plus de 50 000 $ pour un véhicule neuf. Également, 42 % visent la fourchette de prix de 30 000 à 49 999 $, et 25 % ne veulent pas payer plus de 30 000 $. En outre, 21 % disent être prêts à payer un prix de 50 000 à 74 999 $, et 12 % paieraient plus de 75 000 $.

Et d’ici 2033, 58 % des répondants qui prévoient d’acheter un véhicule neuf plus écologique, soit hybride (30 %), électrique (15 %) et hybride rechargeable (13 %). Les 42 % restants opteront pour un véhicule à essence.

Toujours selon le sondage, les consommateurs sont ouverts au changement, du moins, près de la moitié le sont… En fait, seulement 54 % des répondants ont l’intention d’acheter un véhicule électrique de la même marque que leur véhicule actuel. Plusieurs nouveaux modèles de véhicules électriques devraient faire leur apparition cette année, et les trois marques les plus considérées par les éventuels acheteurs sont, dans l’ordre, Toyota, Honda et Tesla. Tesla était en tête de liste l’année dernière.

« Il a fallu près de 13 décennies au secteur automobile mondial pour perfectionner le moteur à essence et on tente maintenant de répondre aux attentes des consommateurs et des organismes de réglementation à l’égard des véhicules électriques en seulement 20 ans, a mentionné Tammy Brown, associée et leader nationale, Marchés industriels de KPMG au Canada. “Nous sommes toutefois optimistes, car le Canada occupe une position avantageuse dans l’écosystème de fabrication et d’innovation du secteur de l’automobile, en plus de profiter de la proximité du marché américain. Le défi, c’est qu’il s’agit d’un secteur entièrement nouveau, qui dépend de certaines matières premières qui ne sont pas encore extraites au Canada et de composantes qui peuvent, comme nous l’avons vu, connaître une pénurie.”

Statistiques en rafale

Étant donné la pénurie de matières premières pour les batteries, 71 % des Canadiens sont d’avis que les fabricants devront concevoir des véhicules électriques plus petits pour que le Canada puisse atteindre ses objectifs en matière de véhicules zéro émission.
71 % affirment que les véhicules électriques devraient être financièrement accessibles à tous, ce qui signifie des véhicules et des batteries de plus petite taille. Pourtant, seulement 55 % affirment qu’ils achèteraient un petit véhicule électrique doté d’une batterie d’une autonomie moindre si le Canada disposait d’un réseau de bornes de recharge rapide étendu.
80 % des Canadiens n’envisagent pas l’achat d’un véhicule électrique à moins que l’autonomie minimale soit de 400 km sur une charge complète.
79 % pensent que l’État devrait subventionner les coûts relatifs aux bornes de recharge à domicile.
82 % affirment que la dégradation des batteries demeure une préoccupation majeure.
77 % ne sont pas convaincus que la technologie des batteries évolue assez rapidement pour permettre aux fabricants d’atteindre les objectifs de zéro émission du Canada.
83 % croient que le Canada doit adopter des normes concernant la disponibilité des bornes de recharge de véhicules électriques ainsi qu’un cadre réglementaire pour faire le suivi de la fiabilité des bornes de recharge et déterminer qui est responsable d’assurer cette fiabilité.
88 % s’attendent à ce que les concessionnaires soient en mesure de faire les mises à niveau de la batterie ou de fournir une garantie de remplacement de la batterie.
83 % s’attendent à ce que leur concessionnaire les aide à comprendre la technologie, la capacité et l’autonomie de la batterie en fonction de leurs habitudes de conduite.
67 % disent qu’ils préféreraient acheter un véhicule électrique assemblé en Amérique du Nord plutôt qu’un modèle importé.
38 % affirment qu’ils achèteraient un véhicule électrique fabriqué par une grande société de technologie, comparativement à 49 % l’an dernier.
54 % achèteront très probablement un véhicule zéro émission de la même marque que leur véhicule actuel.
53 % envisageraient d’acheter un véhicule à hydrogène.
70 % sont d’accord pour que l’État encourage et finance la construction d’une infrastructure de recharge pour véhicules à hydrogène.
51 % craignent que le secteur canadien de l’automobile subisse davantage de pertes d’emplois durant la transition vers les véhicules électriques.
79 % croient que le secteur automobile sera constamment aux prises avec des problèmes de chaîne d’approvisionnement au cours de la prochaine décennie.
65 % se disent contrariés par la pénurie de puces électroniques dans le secteur automobile, et la moitié (50 %) pensent que les véhicules n’ont pas vraiment besoin de toutes ces puces.

Cette étude de KPMG a été menée auprès de 2 001 personnes au Canada.

L'article Sondage de KPMG : les Canadiens sont prêts pour le virage vert, mais… a été publié initialement sur Affaires automobiles.

 

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